Fiche thématique

Le bruit

On considère que l’ouïe est en danger à partir d’un niveau de 80 décibels durant une journée de travail de 8 heures Si le niveau est extrêmement élevé (supérieur à 130 décibels), toute exposition, même de très courte durée, est dangereuse. Elle peut conduire à une surdité, phénomène irréversible. Le bruit est cause de fatigue et de stress et agit sur les systèmes nerveux, cardiovasculaire et digestif. Il nuit également à la qualité du travail et peut même être à l’origine d’accidents.

Ce que dit la loi

Les règles de prévention des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs exposés au bruit sont déterminées d’une part par les articles R. 4213-5 à R. 4213-6 et d’autre part par les articles R. 4431-1 à R. 4437-4 du Code du travail.
Elles s’articulent autour de 3 principaux axes.

1. Agir sur l'environnement de travail

2. Évaluer les risques

Les exigences de la réglementation varient en fonction des niveaux d’exposition : le dépassement de certains seuils déclenche une série d’actions à mettre en œuvre par le chef d’entreprise.
L’exposition est évaluée à partir de deux paramètres :

Chacun de ces deux paramètres est comparé à 3 seuils :

La liste ci-après donnent les valeurs de ces seuils pour chacun des deux paramètres d’exposition, puis les actions requises lorsqu’ils sont dépassés.

Valeur d’exposition inférieure déclenchant l’action (VAI)

  • Exposition moyenne sur 8 heures 80 db(A)
  • Exposition instantanée aux bruits très courts 135 db(C)

Si le seuil est atteint :

  • Exposition moyenne sur 8 heures 85 db(A)
  • Exposition instantanée aux bruits très courts 137 db(C)

Si le seuil est atteint :

* en tenant compte de l’atténuation liée au port éventuel de protecteurs individuels contre le bruit (PICB).

  • Exposition moyenne sur 8 heures 87 db(A)
  • Exposition instantanée aux bruits très courts 140 db(C)

A ne dépasser en aucun cas ; mesures de réduction d’exposition sonore immédiates

Quelles sont les solutions ?

1. Actions en amont

Il est préférable de prévoir des actions de réduction du bruit dès la conception, avant que le problème n’apparaisse : en cas de nouveaux locaux, de réaménagement d’ateliers… Il peut s’agir d’organisation du travail, d’aménagement d’atelier, de choix de procédés ou d’équipements moins bruyants, etc.

2. Évaluation des risques

L’évaluation des risques constitue le point de départ de la démarche de prévention, elle permettra à l’employeur de définir les mesures nécessaires pour garantir la protection de son personnel.

Le processus d’évaluation des risques permet d’identifier les postes de travail les plus exposés et les équipements qui sont les principales sources en cause. La recherche de solutions se décline alors tout au long du chemin de propagation du bruit entre un équipement (la source) et la réception (le salarié).
Dans le domaine acoustique, l’évaluation des risques peut commencer par une estimation du niveau sonore.

S’il faut élever la voix pour communiquer avec un collègue situé à 1 mètre, c’est qu’il est élevé. À 2 mètres de distance, s’il faut crier, c’est qu’il est d’au moins 85 dB(A).

On peut aussi se pencher sur des éléments de référence, comme les notices des machines et des outils bruyants.

Ensuite, il faut passer au mesurage.

3. Réduction à la source

Agir sur la source du bruit, c’est-à-dire le plus souvent sur la machine, est le moyen le plus efficace de lutter contre le bruit sur les lieux de travail.

Lors de l’achat d’une machine ou d’un outil bruyant, il faut prendre en compte la protection des travailleurs. Il faut en particulier préciser dans le cahier des charges que le niveau de bruit doit être aussi bas que techniquement possible.

La réglementation et la normalisation imposent aujourd’hui aux constructeurs de machines de fournir une information sur le bruit de leurs produits pour faciliter le dialogue constructeur-utilisateur.

4. Action sur la propagation du bruit

a. L’éloignement

Dans certains cas, on peut éloigner les travailleurs des zones les plus bruyantes, au moins pendant une partie de la journée. En effet, le niveau de bruit baisse avec l’éloignement, surtout en cas de travail à l’extérieur ou si les parois absorbent efficacement les sons. On peut aussi faire tourner les travailleurs entre des postes bruyants et non bruyants ou déplacer des équipements bruyants.

b. Le traitement acoustique du local

On peut revêtir les parois du local (le plafond, mais aussi les murs et les cloisons ) d’un matériau possédant la propriété d’absorber fortement le son. L’efficacité de cette technique est cependant limitée aux zones éloignées des sources de bruit. Elle ne permet donc pas de réduire le bruit aux postes de travail de machines bruyantes.

c. Le cloisonnement des machines

Cloisonner c’est séparer l’ensemble des sources de bruit des opérateurs par la mise en place d’une paroi hermétique.

d. Les encoffrements de machines

Un encoffrement est une boîte présentant un isolement phonique élevé, à l’intérieur de laquelle est placée la machine bruyante.

e. Les écrans acoustiques

La réduction du niveau sonore apportée par l’écran à quelques mètres derrière lui n’excède jamais quelques décibels et n’atteint 6 dB(A) que si le local a été préalablement rendu absorbant par un traitement acoustique de ses parois. Les boxes formés par 3 écrans permettent d’isoler des postes de travail bruyants, surtout s’ils sont associés à un traitement acoustique du plafond.

5. Protections individuelles

Lorsque tous les moyens de protection collective contre le bruit ont été envisagés et qu’ils n’ont pu être mis en œuvre soit pour des raisons techniques, soit pour des raisons financières, on peut recourir à des protecteurs individuels. Ils sont peu coûteux, mais pas toujours bien acceptés du fait de leur inconfort.
 

Les protecteurs individuels contre le bruit (PICB) reposent tous sur le même principe : former un obstacle à l’accès des ondes sonores dans l’appareil auditif. 
Dans la pratique, on distingue deux catégories de matériels :

Pour qu’un PICB joue bien le rôle de protection, il doit être :

Un PICB adapté et bien porté permet un affaiblissement important. Cependant, il est important de prendre en compte le fait que, dans les conditions de port, au cours de la journée, l’atténuation réelle est souvent très inférieure à l’affaiblissement indiqué par le fabricant. Afin d’estimer le niveau sonore réellement perçu par les salariés portant des protecteurs antibruit, l’INRS recommande d’appliquer deux dispositions, qui visent à :

Documentation utile

Sur le site de l’INRS :

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